OBITUARY RASHID

Depuis deux semaines les appels tard dans la nuit ou tôt le matin me faisaient sursauter. Rashid Auladin, mon ami depuis un demi-siècle était admis aux soins intensifs du centre cardiaque de Pamplemousses. Ses forces l’abandonnaient petit à petit. Sa famille et ses proches vivaient deux semaines d’angoisse.

Rashid était un battant. Nous gardions l’espoir, pendant les premiers jours de son hospitalisation et en constatant son moral qu’il se réunirait avec son fils Ali et son frère Reshad, venus à son chevet depuis l’Angleterre.
Je suis à court de paroles qui peuvent fidèlement exprimer le vide laissé par son départ ce 11 Février à 6 heures. Malgré que les mots sont faibles ou dérisoires, je n’ai pas d’alternative que de les utiliser pour dire mon chagrin immense.
Rashid était tout ce qu’un ami fidele peut être : un conseiller, un compagnon, un frère, un guide, une source de confort pendant une déprime, un petit financier, bien sur un confident et avec son sens de l’humour et ses blagues, un grand conteur qui nous faisait rire aux larmes.
Je reconnais qu’il aurait pu être un grand professionnel s’il en avait eu l’opportunité. Il était un intellectuel à sa propre façon. Je lui demandais très souvent son avis avant d’expédier mes articles de presse pour la publication.
Forcé d’abandonner l’école après le School Certificate, il fit la résolution de militer pour l’éducation des défavorises. Il aida son père à créer le Madad Muslim Girls College et partagea ses connaissances pendant 42 longues années a travers les écoles primaires du pays. Il était généreux. Il passait rarement un mois sans qu’il ait fait une quête avec ses frères pour financer le mariage d’un pauvre ou pour les soins médicaux d’un sans emploi.
Mes pensées vont a la famille du défunt, sa femme Sarah, son fils Ali, sa fille Z, son gendre Yusuf et ses deux petit-fils ; ces derniers devront grandir sans leurs Nana.

Alvida Cher Rashid. Alvida cher ami. Tu as été un compagnon de route qui valait, comme dirait Publius Syrus, un équipage. Je suis ravi que tu vivras toujours en Ali et Reshad.
Dawood Auleear.